Le quinzième anniversaire de la fin de l'URSS est passé quasi-inaperçu vendredi en Russie. Cet événement demeure pourtant toujours un traumatisme pour une grande majorité de la population.
Le 8 décembre 1991, trois républiques soviétiques, la Russie, l'Ukraine et le Bélarus, signaient l'arrêt de mort de l'URSS lors d'une rencontre de leurs dirigeants dans une forêt bélarusse.
Quinze ans plus tard, aucune célébration ou manifestation particulière n'a été organisée à Moscou. "A quoi bon célébrer cet anniversaire ?", s'interroge Natalia Kokoreva, une retraitée moscovite de 60 ans. "Une telle date ne se fête pas, il n'y pas de quoi se réjouir!"
"Avec la chute de l'URSS, ma vie s'est effondrée", raconte Evgueni, 49 ans, balayeur à Moscou. "Avant, je vivais bien, je pouvais partir en vacances, j'allais à la montagne. Maintenant, je ne peux même pas aller rendre visite à mon frère à Tver", une ville à 250 km au nord de Moscou, déplore cet homme aux traits tirés.
Selon un récent sondage du respecté institut d'études sociales Levada, 61% des Russes regrettent la chute de l'Union soviétique tandis que 30% seulement ne se disent pas nostalgiques.
Les journaux russes se demandaient vendredi si la désintégration de l'URSS aurait pu être évitée. Le quotidien Komsomolskaïa Pravda y accordait deux pleines pages, sous le titre "Si Eltsine s'était cassé une jambe ce jour-là, l'Union ne se serait pas effondrée".
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