http://cf.news.yahoo.com/s/capress/080502/nationales/acces_information
OTTAWA - La base de donnée électronique qui permettait à tous les citoyens d'aller fouiller dans les affaires du gouvernement a été discrètement mise hors service par les fédéraux conservateurs.
Le 1er avril dernier, le Conseil du Trésor a en effet publié une note enjoignant les employés du gouvernement à ne plus alimenter ni mettre à jour le SCDAI, signant ainsi son arrêt de mort.
Derrière cet acronyme se cache le "Système de coordination des demandes d'accès à l'information".
Comme son nom l'indique, le SCDAI centralisait, du moins jusqu'au 1er avril, l'ensemble des demandes formulées au gouvernement en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Créé en 1989, le SCDAI était à l'origine un outil interne destiné à gérer le flot de ces demandes dont certaines pouvaient être particulièrement embarrassantes, comme, par exemple, les requêtes provenant des médias ou des politiciens de l'opposition.
Les utilisateurs les plus aguerris - journalistes, avocats, universitaires ou citoyens - pouvaient cependant utiliser cet outil afin de mettre à jour ce que le gouvernement aurait préféré tenir caché.
En procédant par recoupements, recherche par mots-clé ou mesures statistiques, il était en effet possible de savoir quels documents avaient été réclamés, pourquoi et, éventuellement, y avoir accès à son tour.
La décision des conservateurs intervient, tandis que l'administration travaillait, depuis 2003, à mettre en ligne une version officielle de la base de données.
Des universitaires et des journalistes ont déjà mis par internet des versions non officielles, mais elles deviendront rapidement obsolètes puisqu'elles cesseront d'être alimentées.