Le parti espère ravir la tête du conseil général au PCF en 2008. Mais se déchire sur son candidat.
Dans le 93, l’odeur alléchante de la victoire électorale ne constitue pas une garantie d’unité politique. Les socialistes de Seine-Saint-Denis (l’un des deux derniers départements dirigés par le PCF et que le PS espère conquérir en mars prochain) en fournissent l’illustration.
Pascal Popelin, patron de la fédération depuis neuf ans, a ainsi démissionné de son poste, mercredi soir, dénonçant «le spectacle donné par les instances nationales du PS et l’expression publique de ses principaux responsables». Il estime «ne plus disposer des moyens nécessaires pour conduire les socialistes de Seine-Saint-Denis, dans une période cruciale pour leur avenir». Décryptage d’un socialiste du département : «Il essaie de donner une dimension de prise de distance à son geste, mais le cœur du débat, c’est la présidence du conseil général.»
Une présidence que Pascal Popelin avait ratée d’une voix en 2004. Dans un département où le PS et le PCF font jeu égal (quinze élus chacun), la présidence semble bien partie pour tomber, en 2008, dans l’escarcelle des socialistes. D’où l’intérêt renouvelé de plusieurs d’entre eux : outre Gilbert Roger, maire de Bondy, les députés Bruno Leroux et Claude Bartolone s’étaient manifestés comme candidats potentiels. Bartolone s’était vu récemment suggérer par Pascal Popelin, d’annoncer sa non-candidature au nom de sa «progression personnelle». Las ! Bartolone, qui lorgne sur plusieurs cantons, comme Pantin-est ou Bagnolet, n’en prend pas du tout le chemin. Il se prévaut de l’effacement en sa faveur de tous les autres candidats potentiels et du soutien de «90 % des conseillers généraux». «On rentrait dans une mécanique ou la candidature de Bartolone devenait une hypothèse sérieuse, explique Christophe Borgel, militant local. Pour Pascal Popelin, ça a fait déborder le vase.» Mais qu’on se rassure : «Il n’y a pas de crise ouverte dans la fédération de Seine-Saint-Denis…»
Source Libération.