La dernière égérie de la révolution cubaine et véritable "première dame" du pays, est morte lundi à l'âge de 77 ans des suites d'une longue maladie.
L'épouse du président intérimaire de Cuba Raul Castro est morte lundi 18 juin à l'âge de 77 ans, a annoncé le gouvernement cubain.
La révolutionnaire Vilma Espin Guillois, était l'une des femmes les plus puissantes de la scène politique cubaine.
En tant que belle-sœur de Fidel Castro, elle était de fait la première dame de l'île caraïbe depuis plusieurs décennies car le chef historique de la révolution cubaine est divorcé.
Une journée de deuil national a été déclarée de lundi 20h00 à mardi 22h00 locales.
Contre la dictature de Batista
Née dans une riche famille de l'est de Cuba, Vilma Espin, alors jeune révolutionnaire, avait combattu contre la dictature de Fulgencio Batista dans les années 1950. Après le triomphe de la révolution cubaine en 1959, elle était devenue une première dame discrète en tant qu'épouse du ministre de la Défense Raul Castro, frère et successeur désigné de Fidel Castro.
Pendant plus de quatre décennies, Vilma Espin a exercé le pouvoir en tant que présidente de la Fédération des femmes cubaines, qu'elle avait fondée en 1960 et transformée en important pilier du régime communiste. Presque toutes les femmes et adolescentes de l'île en sont membres.
Direction du mouvement rebelle
Grande femme à lunettes, avec une chevelure auburn attachée en chignon, Vilma Espin était très connue dans tout le pays. Elle apparaissait régulièrement dans des réunions de l'Assemblée nationale et d'autres rassemblements importants du gouvernement.
Née à Santiago le 7 avril 1930, elle avait reçu une formation d'ingénieur en chimie avant de participer aux premières manifestations de rues contre Batista, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1952.
Elle s'était ensuite beaucoup impliquée dans la révolution clandestine, travaillant avec le chef régional Frank Pais, assassiné en juillet 1957. Avant la mort de Pais, Vilma Espin avait assumé la direction du mouvement rebelle dans les villes de l'est cubain.
Quel que soit nos positions sur la révolution cubaine, on ne peut que saluer la mémoire d'une combatante héroïque de l'anti-impérialisme.